Le temps de la déprime
On avait discuté longuement, même si je n'avais pas dire tout ce que j'aurai voulu il en était ainsi. Je suis on ne peux plus mal dans ma peau, je ne cesse de penser et de repenser à cette soirée, de regretter ce que j'ai dit ou pas dit... je n'ai jamais eu autant de regret que ce jour là.
Les semaines passent, et petit à petit je commence à essayer de me confier à mon entourage. D'abord mon meilleur pote comme ça, vaguement, il manifeste pas réellement beaucoup d'intérêt mais ça fait une autre personne qui "sait". Et ensuite et surtout, j'en parle à un excellente amie. Dans un de mes graves moment de déprime j'en viens même à aller chez elle pour causer deux heures durant. Ce qu'il en ressort est simple: soit je "fonce" tout simplement, en étant sûr de moi, en lui parlant avec des mots justes, soit je laisse tomber et arrête d'y penser définitivement.
J'ai essayé la seconde solution, en essayant de penser à d'autres filles même, mais aucune n'était assez... comment dire... personne ne peut être Maud à part Maud, c'est aussi simple que cela!
Soit, je décide donc de lui téléphoner. Je ne vous ai pas encore dit à quel point c'est une épreuve pour moi de téléphoner à l'être aimé. On peut se dire que c'est bien facile, on compose le numéro on tombe sur elle et paf on dit tout ce qu'on a sur le coeur bien plus facilement que si on était l'un en face de l'autre. Pas du tout!
Tout d'abord il y a une intense réflection sur les paroles à dire, sur les mots et les tournures de phrases à employer, sur quoi insister etc... Et dans tout les cas avant on est jamais satisfait de sa réflexion, et après on a de toute façon dit le quart de ce qu'on avait l'intention de dire... Aussi inutile qu'indispensable en somme.
Après cela, c'est avec fébrilité que l'on tape le numéro de téléphone, et avec angoisse que l'on entend la tonalité: est-ce qu'elle est là? La chose la plus déprimante est le cas où l'on appelle toute une après midi sans qu'il n'y ait jamais aucune réponse...
Ensuite, c'est une chose qui peut paraître con, mais qui m'a mine de rien très souvent stressé: tombé sur sa mère. Ca m'arrivait tout le temps, et je craignais en fait qu'elle se mette à penser des "choses". C'est bête mais en fait c'est à cause ma propre mère qui est toujours terriblement vieux jeu et ringarde de ce coté là :-/
Je l'appelle donc, lui dit le quart de ce qu'aurai aimé lui dire, le tout en tremblant comme une feuille. En résumé, je lui ai dit encore et toujours comment mes sentiments pour elle étaient forts, comment je ne pouvais m'empêcher de penser à elle... finalement pour conclure en lui disant de prendre tout son temps pour y penser à fond, et me donner une réponse seulement quand elle se sentirait sure d'elle. Ca aussi je l'ai souvent regretté.
Encore une fois, j'ai attendu, longtemps. Elle n'a pas répondu, jamais. J'ai dû donc encore la rappeler une fois mais pour lui dire quelque chose de différent. En effet je lui annonçait que j'abandonnais. J'abandonnais toute idée de la conquérir, de la faire changer d'avis...
Ca je l'ai regretté plus que tout ce que j'ai fait jusqu'à présent. Censé me rassurer moi-même, me forcer à changer de cap, à trouver quelqu'un d'autre, à oublier mes sentiments, cela à déclenché tout le contraire. Je ne l'ai jamais autant aimée et désirée qu'après cet instant.
A partir de ce moment j'ai commencé à me sentir vraiment très mal. L'ambiance chez moi y aidait malheureusement beaucoup. J'ai en effet un grand frère absolument crétin qui ne revient les week-end à la maison que pour se planter devant l'ordinateur jusqu'à pas d'heure... Il en résultait bien sûr des engueulades hebdomadaires qui se rajoutaient sur mon bourdon déjà bien imposant. Je me suis alors imposé quelques promenades seul en ville, durant quelques samedi, passant en pèlerinage devant la maison de Maud, me lamentant en solitaire sur cette vie de merde qui s'imposait à moi...
Je n'en finissait pas de broyer des idées noires, de perdre l'appétit, de manquer de sommeil, de ne plus avoir envie de bosser au lycée, de devenir un être aigri et associal, surtout au niveau de ma famille... Je me suis rendu compte en me rendant sur quelques sites internet que tout ces facteurs associés ensemble était qualifiable de dépression au sens pathologique du terme, et qu'il était même conseillé de consulter... Voilà où tout ça m'a mené, c'est quand même incroyable...
Mais je commence à me confier de plus en plus autour de moi. Même certains de mes amis à qui je n'en ai pas parlé l'ont deviné (suffit de voir mon classeur de philo avec des "Maud" griffonnés sur toutes les pages). Mais ceux qui savent toute l'histoire sont désolés pour moi, tout en ne sachant plus quoi me dire... Moi non plus je ne sais plus quoi faire, même si je pense essayer encore une fois, mais de visu, sans me cacher derrière un stupide combiné.
Je ne met surtout rien sur le dos de Maud, rien du tout. Elle est réellement une perle de compréhension, de gentillesse, de bonté. Jamais elle n'a été violente verbalement, ne s'est agacé, ne s'est sentie harcelée... Peut être que si elle l'avait été j'aurai cessé de me tourmenté, mais ce n'est pas son caractère. Cela à au contraire exalté mes sentiments...
Je vous tiens au courant de toute nouveauté à son égard, soyez en surs.
Ecrit par Woshee, le Samedi 17 Avril 2004, 22:03 dans la rubrique "Premiers Pas".