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Pour l'amour de Maud

Récit malheureux d'un amour impossible

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Réapparition de ma belle nymphe après des semaines de séparation.

Vers la fin du mois d'Aout, je commençais petit à petit à oublier Maud. Je faisais autre chose, pensais à autre chose, j'étais parti 2 semaines en Angleterre... J'avais en quelque sorte bien d'autres choses à penser.

Puis vint la rentrée scolaire, tout d'abord au lycée. Maud avait eu son bac l'année précédente je ne l'y vit donc pas. Ensuite c'était la rentrée de l'école de musique, marquant le début d'une nouvelle et longue période de désespoir. Je la revoyai plus belle que jamais, plus adorable que jamais. Je ne pensai même pas à la lettre à laquelle elle n'avait pas répondu, tout ce qui comptait c'était que j'étais avec elle. Je ne parlai pas à ce moment là de mes sentiments, nous étions juste comme deux bons amis. Tout observateurs extèrieur n'aurrait rien observé de particulier.

Les semaines passèrent. Mon amour ravivé en septembre ne cessait de brûler de plus en plus vivement. Je me rappelait la lettre envoyée et commençait à m'impatienter, me questionner: va-t'elle enfin me répondre? L'a-t'elle bien reçue? L'ai-je choquée?

Ce n'est qu'en décembre, pendant les vacances que je réussissai à lui parler. Je lui ai téléphonné: je n'ai pu que bafouiller quelques banales paroles d'amour, avant que nous ne décidions de nous voir la semaine suivante dans un piano bar. Sur le coup, j'étais tout simplement heureux: elle ne m'a pas envoyé simplement boulé, ça veut bien dire qu'il y a une chance non?

Le fameux jour vint. Le plus simple pour vous parler de ce jour est de vous donner la lettre que je comptais lui envoyé, ce que je n'ai pas fait:

Elle arrive enfin, petite créature gracieuse et sautillante perdue dans les ombres de la nuit. Je la regarde bouger ses frêles membres dans la douce lumière des réverbères, s'approchant doucement, comme un petit animal traqué.C'est alors qu'elle me rejoint, pour un tout premier échange de banales paroles, et de bises, encore bien trop périphériques à mon goût.

Elle choisit la table à laquelle nous nous installons, un silence gêné ayant apparemment profité d'une place supplémentaire. Je ne puis parler, je ne puis m'exprimer devant cette incarnation divine qui a accepté mon invitation. Comment arriver à lui dire tout mon amour ? Comment lui rendre compte de mes sentiments les plus profonds ? Je me retrouve une nouvelle fois tétanisé par la peur de paroles déplacées, ridicules, et par la peur de briser le lien qui lie cet ange à notre terre, il paraît si fragile...

Mais c'est toi qui te décides à parler de l'affaire qui nous rassemble en ce lieu, c'est toi qui te décides à parler de cet élément qui nous tracasse tout les deux depuis de longs mois. De fait, tu es exactement comme moi : tu ne veux surtout pas me froisser, tu ne veux pas me faire de mal, tu ne veux que mon bonheur... Ainsi tu refuses ce que je peux t'offrir par crainte de ne pouvoir me rendre la pareille ? Mais un don, un don d'amour dans ce cas se fait bien évident sans aucune pensée de contre partie, jamais il ne me serait venu à l'idée d'exiger quoi que ce soit de toi !
Mais rien, je ne pouvais rien dire, je ne pouvais qu'écouter ta jolie voix exprimer avec des accents peinés le fait que rien ne se passera jamais de profond entre nous, que jamais mon amour ne pourra se libérer de mon coeur, pour se déverser dans le tien.
Tu me parles ensuite de doutes que tu aurais eu quant à tes sentiments : que n'aurai-je donné pour te parler lors de l'un de ces moments, que n'aurai-je donné pour que tu acceptes de m'ouvrir ton coeur comme je t'ai ouvert le mien !
Mais je n'avais d'autre choix que d'accepter tout ce que tu me disais, je n'avais pas la force de te contrer, de déchaîner ma passion, j'étais encore trop plongé dans le doute le plus profond.
J'étais alors incapable de dire à quel point j'étais intérieurement ce que tu paraissais extérieurement : un être sensible, ayant le plus grand besoin de tendresse, d'une personne dévouée et aimante, d'une personne à qui se confier dans les moments les plus difficiles de la vie, d'un appui dans les marais de l'existence... je savais que tu pouvais m'apporter cela, mais je n'en ai rien dit...

Nous nous séparâmes ensuite comme nous arrivâmes : toi te faufilant avec aisance et grâce dans la nuit sombre, et moi marchant le dos courbé comme une âme en peine le coeur rongé de remords.

Ceci est la dernière lettre que je ne t'écrirais jamais. Je sais que nous nous sommes vu longuement pour parler de ces choses là, mais je n'ai pas réussi à dire la moitié de ce que j'aurai voulu.Ne te sens pas obligé d'y répondre si cela ne te plait pas, si tu n'en parles pas, je n'en parlerai pas, je pense tavoir suffisamment embêtée comme cela, je saurai interpréter ton silence.

Avec tout mon amour,
Nicolas.


La suite bientot

Ecrit par Woshee, le Samedi 17 Avril 2004, 11:50 dans la rubrique "Premiers Pas".

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